Sujet: So, you're gonna have to. - Libre Jeu 31 Juil - 0:59
You see this blood on my hands ? At least, I still reach into heaven ...
La nuit était tombée depuis un moment. En bas, le silence régnait, hormis certains ronflements maladroits s'échappant de la trachée des survivants, peu tranquilles encore à ce niveau de l'aventure. Tout ne faisait que commencer, pourtant, et la suite, on la redoutait tous. Dehors, les lampadaires n'étaient plus qu'un vaste souvenirs, des pleurs, encore quelques cris étouffés au loin d'une mère perdant ses enfants, ou encore sa propre vie. Et puis, de nouveau cette impression que le temps s'arrêtait au dessus de votre crâne.
C'est ainsi qu'Eero écoutait la pénombre, haut perché sur le toit du mall. Ici, les morts ne pouvaient pas l'atteindre, il pouvait donc souffler un instant, éloigné de cette pression constante. Le vent froid de l'altitude l'avait poussé à enfiler sa veste, et ce moment de pur bonheur, seul, comme déconnecté de la réalité. Tant mieux. Demain était une nouvelle épreuve à affronter, entre les psychopathes et les plus frêles, à croire que seuls les enfants et les chiens étaient les derniers dénués de toute conscience véritable. Même Eero commençait à être détraqué, mais il tenait le choc.
D'ailleurs, il profitât d'être à l'air libre pour s'en griller une. La seule lumière provenait d'en face de lui, une bougie qu'il avait déniché dans une boutique en contre-bas. Ce genre de choses étaient fortes utiles lors de cette apocalypse morbide. Il admirait la façon dont le papier et l'herbe toxique s'embrasait lentement, la fumée partait si opaque, et disparaissait on ne sait où, se dissipant avec la hauteur. Le jeune ne finit pas sa cigarette, il se contentât de la refroidir à la moitié, et la poser, tout simplement, à côté de lui, avant de fixer la Lune, derrière les nuages.
Les rares étoiles formait un parfait paysage, on pouvait y lire certaines constellations, difficilement, certes, mais … c'était le but du jeu, en quelque sorte. On aurait pu passer des heures à contempler le ciel de cette façon afin de chercher ce qu'il pouvait y avoir derrière. Eer' soupirât longuement, gonflant ses poumons usés, et s'allongeât à même le béton entre deux lettres de désespoir, au dessus des autres assoupis.