Stay with me l PV Basil

June venait d’arriver à SunCity. Elle était en complète perte de repères. Après avoir passé des mois dans un vieux bus scolaire, voilà qu’elle arrivait dans un centre-commercial. Le premier dont elle se souvienne d’ailleurs. Elle y était peut-être allée quand elle était petite, mais elle n’en avait pas le souvenir. Quoi qu’il en soit, elle avait au moins un semblant de sentiment de sécurité avec une communauté comme celle-là. Mais voilà, avec ce danger nouveau, se balader dans le Mall, elle avait besoin d’une arme. Elle risquait parfois d’être seule et auquel cas, elle devrait se défendre contre ces goules. Elle aurait bien besoin d’une nouvelle tenue également. Des vêtements sportifs pourraient, dans un premier temps, faire l’affaire.

June sortit donc du Refuge, précautionneusement. Elle longea les murs pour rejoindre le deuxième étage. Pas de morts-vivants en vue. Elle souffla, rassurée. Avant d’entrer dans le magasin, elle regarda la devanture. Les vitres étaient sales de poussière quand elles n’étaient pas cassées. La jeune fille s’avança précautionneusement, tendant l’oreille. Crac. Crac. Crac. Le verre était écrasé sous ses petits pieds. La seule lumière présente était celle qui venait de l’extérieur du magasin. C’était le fouillis. Des étagères étaient renversées, des affaires toujours dans des boîtes encore scellées,… Il fallait croire qu’un magasin de sport n’était pas la première chose que l’on dévalise lors d’un incident comme l’apocalypse. La blondinette avala sa salive, serrant la lanière de son sac.

Courage. Il fallait qu’elle ait du courage. Elle commença à prospecter dans les rayons quand elle entendit un bruit derrière elle. Un bruit de pas. Elle se retourna vivement, plissant des yeux pour distinguer la silhouette. Mort ou vivant ? Danger de morsure ? Ami ou ennemi ? Elle chuchota alors :

« Qui va là ? »

BASIL.

Ce mois-ci, Basil avait décidé d'accompagner Hedda jusqu'au mall, où se trouvait désormais ceux qui les avaient épaulés durant la dernière rébellion.
Cela faisait longtemps qu'il n'avait posé pied dans un milieu aussi urbain que celui-ci. Il n'avait jamais été très friand de métropoles et de grandes villes, se tenant le plus éloigné possible de ces lieux et de leur foule tumultueuse. Mais là, dans ce contexte nouveau et loin d'être idéal, il trouvait ça presque rassurant. A défaut d'humanité, l'on pouvait encore observer les traces qu'elle avait laissé derrière elle, tel que ces bâtiments qui défiaient le ciel et l'horizon.

Ayant faussé compagnie à sa supérieure, il s'était décidé à visiter un peu l'endroit, et pourquoi pas à trouver quelques objets qu'il ne pourrait dénicher aux alentours du camp. Il n'y avait pas grand chose qui l'environnait après tout, la ville la plus proche nécessitant l'utilisation d'un véhicule. Ils étaient perdus dans les pleines, à cheval entre le Texas et le Nouveau Mexique.
Mais pourquoi avait-il décidé de se rendre là-bas... Sans doute parce qu'il n'était pas capable de survivre seul à une Apocalypse, et que rester loin de toute civilisation n'était pas éternellement possible. De toute façon, il ne regrettait pas ce choix. Du moins, plus maintenant. Le camp avait bien changé depuis la mort de la Mante, et une certaine quiétude des plus bienvenues s'y était installé depuis.

Finalement, c'est au deuxième étage de ce centre-commercial qu'il décida de se rendre, sans pouvoir justifier ce choix. Il tâchait surtout d'éviter au maximum les goules qui vagabondaient librement, rayant certains magasins de sa carte. Non, il n'irait ni à ce qui semblait être une armurerie, ni au dépôt de l'armée. Basil était piètre combattant, et même s'il s'était préparé à cette sortie en s'armant convenablement, il ne tiendrait jamais face à une horde de morts-vivants.
Du coin de l’œil, il avisa alors un magasin de sport. Haussant les épaules, il se dit que pourquoi pas, il pourrait y faire un tour. Ainsi entra-t-il, sur ses gardes. Sa méfiance naturelle ne le quittait jamais, et il ne cessait de s'assurer qu'il n'encourait pas un danger imminent.
Non loin, il entendu du verre crissé sous des pieds -ou des pattes, qu'en savait-il ?-. Il décida de s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une goule, auquel cas il s'en irait prestement de ce magasin.
Et alors qu'il s'approchait, ses doigts effleurant la crosse de son révolver, une petite voix, pareil à un murmure, s'éleva alors.

« Qui va là ? »

Il s'arrêta, les yeux plissés. Cette voix, il la connaissait. Bien entendu, qu'il l'avait déjà entendu : avant de voir la tignasse blonde et la silhouette menue de l'adolescente, il su de qui il s'agissait.
Jude. Celle qui avait été choisie par Barry pour devenir sa fille attitrée, et dont les tests qu'il avait lui-même falsifié lui avait valu le déchainement de sa rage.

« C'est moi»

Et il fit quelques pas en avant, sortant de l'ombre pour se dévoiler à la jeune femme.

« Alors...Tu t'y fais, à ta faction ? »

Il ne savait trop quoi dire, n'était pas particulièrement sociale et peu doué en long discours.